Je suis sur le point de péter un plomb. Ma santé mentale est sérieusement en danger.

Voilà deux semaines que mon moteur est cassé, grâce a de l’essence frelatée qu’on m’a refilé au nord du Pérou. Entretemps je suis certain que c’est bien là la cause, car j’ai reçu un émail d’un motard, à qui la même chose est arrivée, au même endroit. De plus, eux étaient à deux, et se sont 2 motos qui sont mortes en même temps.

Au garage BMW de Lima on n’a pu que constater un dégât total, impossible de réparer. Il me faut un nouveau moteur. Seulement cela aurait pris un mois, et pour cela j’ai opté pour un moteur d’occasion, acheté par téléphone en Allemagne. DHL Luxembourg se serait chargé du transport, et le moteur de rechange aurait été ici en deux jours.

Et puis les ennuis ont commencé :

Un : La loi Péruvienne interdit l’importation de pièces de rechange d’occasion ! DHL Lux à mis une semaine pour trouver une solution, mais ils l’ont trouvée.

Deux : Une fois mon moteur finalement arrivé ici, à Lima, on me propose deux choix : Importation temporaire ou définitive. Alors qu’un import temporaire semble logique, dans ce cas-ci, il aurait pris beaucoup de temps, j’aurai du payer les droits de douane de toutes façon (2500 $) et j’aurai perdu de nouveau beaucoup de temps à essayer de récupérer cet argent à la sortie du pays. Donc : Import définitif.

Trois : Alors que tout semble en ordre, et que le rendez-vous est pris chez BMW Lima pour monter le moteur, nouvelle tuile : Comme particulier, je n’ai pas le droit d’importer des marchandises d’une valeur supérieure à 3000$. Mon moteur coûte beaucoup plus, et me voilà coincé. DHL Lima trouve une solution : Encore des formulaires à remplir, un acte de présence à la douane et au bureau des impôts, et c’est bon.

Quatre : Le coup de grâce : Ce matin, au bureau des impôts, j’apprends que, en tant que particulier, il me faut un numéro  RUC, l’équivalent d’un numéro de registre de commerce chez nous. Ce qui revient plus ou moins à ce que je doive fonder une société au Pérou, et importer mon moteur en tant que professionnel !  Délai : Un mois au moins.

Avec Oscar de l’équipe DHL, on a vraiment TOUT essayé, rien à faire. Une administration est une administration. Non, c’est non.

Maintenant j’ai épuisé toutes les possibilités et je n’ai plus rien à perdre. Demain, je vais faire un tout dernier essai, plutôt risqué. Si ça marche, je vous raconterai une fois sorti du pays.