Je suis furieux.
D’abord, je passe les premiers pays de l’Amérique Centrale, en trombe pour attraper mon bateau à temps, de ce fait ne voyant que peu de choses de ces pays.
Entretemps, j’ai appris que mon bateau sera en retard, ce qui a enlevé un de pression ; heureusement d’ailleurs, car avec les pluies diluviennes, et les problèmes de circulation qui s’en suivirent, je ne serais jamais arrivé à temps. Après une nuit à Panama City, j’ai roulé jusqu’à Colon, sur la mer des Caraïbes, pour embarquer ma moto. Jusque là, pas de problèmes.
Mais à Colon, on m’a signifié qu’il me fallait un document de la police, que j’aurai à ….Panama. Retour donc à Panama (100 km) où, après une errance de 2 heures, je trouve le poste de police en question. Tout ce qu’il y a à faires, c’est de vérifier que le nombre de châssis de ma moto est bien celui inscrit sur la carte grise ; ça ne lui prendra pas plus de 5 minutes. Pas de problème donc. Mais c’est sans compter avec la paresse et l’intransigeance des policiers colombiens.
On ne peut pas vérifier ta moto, il pleut.
Mais ils sont malades ou quoi ? On est en pleine saison de pluie, alors c’est normal qu’il pleuve, non ? Je peux leur en raconter un bout, de ce qui est de rouler depuis plus de 2 semaines sous des pluies battantes. Ce que j’essaie d’expliquer à ce con à la tête d’abruti.
Non, rien à faire, repasse demain
Je lui explique, que je viens de faire 100 km pour venir ici, que je dois embarquer demain, il s’en fout. Entretemps il a cessé de pleuvoir, ce que je lui fais remarquer ; mais il n’y a rien à faire. Une intervention de l’agent qui s’occupe de mon transport moto reste infructueux également. Après deux heures de tentatives vaines, je laisse tomber, fou furieux. Je pourrais le tuer ce con. Je vais rater mon bateau, ce qui risque de me couter l’équivalent de 3 mois de salaire de l’abruti. De plus, j’ai attrapé froid, à poiroter dans mes habits trempés dans son bureau où la climatisation marchait à fond.
Finalement, je me suis arrangé avec le transporteur. Il m’a trouvé une place dans un conteneur, que je partagerai avec un Equatorien, sans supplément de prix. Seulement, ce bateau-là part 2 jours plus tard, ce que est encore un coup de chance, car sinon j’aurai carrément perdu 2 semaines.
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Cela c’était hier.
Aujourd’hui je me retape donc les 100 bornes jusqu’à Panama. Je m’étais trompé : Ce ne sont pas 5 minutes qu’il lui fallait, mais 23, chrono en main. Ma moto est en règle, manque plus qu’un tampon sur mes documents. Repasse à 14 heures. Il est 9 h du matin. Je sens que je vais exploser, mais une fois de plus il n’y a rien à faire. Et c’est non pas à 14h mais à 16h que j’ai enfin mon document en mains.
Ce qui ne veut pas dire que je partirai demain ; le Colombien avec qui j’aurais du partager un conteneur, à changé d’avis, et à réservé chez une autre compagnie. Et moi, je suis reparti pour un tour….