L’Amérique centrale, ce n’est pas que les impressionnantes ruines Aztèque ou Maya, ni les Margarita ou burritos, ou encore les volcans et forêts vierges. Sans parles des plages où de riches touristes font bronzette sans se soucier le moins du monde des conditions de vie de la population.
Il y a ici beaucoup de pauvres, j’en ai rencontré pas mal. A Managua, j’ai vu le fond ; les plus pauvres des pauvres, ceux qui n’ont tout bonnement rien.
Lillian, une amie que j’ai connue via Couchsurfing vit ici depuis une trentaine d’armée. Américaine d’origine, elle est venue ici dans les années 70, pour aider les Sandinistes à combattre le dictateur Somoza. Puis elle est restée ; maintenant elle s’occupe do projet Los Quinchuos a la Chureca. Ce projet vise à aider les enfants vivant dans la rue pour cesser de se droguer à la colle, la drogue des pauvres. L’un des effets de cette drogue, que l’on inhale, est d’atténuer la sensation de faim. Ceux des enfants qui veulent participer au programme sont emmenés dans un Filter house, une belle maison dans en bel entourage, pour leur montrer comment pourrait être leur vie, s’ils renoncent à la drogue et reçoivent une éducation.
J’ai eu du mal à trouver un chauffeur de taxi, qui a voulu m’emmener à la Chureca. « Trop dangereux, tu es fou ! » à été la répons la plus fréquente. Finalement un jeune chauffeur de taxi a bien voulu m’y emmener, pour un prix prohibitif, et à condition de ne rester qu’une heure. Une fois sorti de la ville, le rues devenaient de plus en plus sales, les immondices s’entassant de part et d’autre de la chaussée. Puis nous y étions : La Chureca, le plus gros tas d’ordures d’Amérique centrale. C’est ici que j’ai rendez-vous avec Bismarck. (C’est vraiment son nom) Il s’occupe du projet Los Quinchos, et gère une maison où une quarantaine d’enfants reçoivent nourriture et éducation. Ces enfants vivent ici, sur la décharge, avec leur famille s’ils en ont une. Souvent ils n’ont que leur mère, étant née de père inconnu. Beaucoup de ces femmes sont des prostituées, et laissent ces enfants à eux-mêmes. Les abus sexuels et mauvais traitements sont à l’ordre du jour. Pour survivre, ces enfants, dont les plus jeunes ont tout juste 5 ans, fouillent les ordures à la recherche de quelque métal ou autre matériel recyclable. Ils sont quelque 600 enfants à vivre et travailler ici. Des criminels se mêlent à eux, toujours à l’affut d’une proie facile. Ici, il n’y a pas de policiers, c’est une zone de non droit, ici c’est la loi du plus fort.
Dès qu’une nouvelle benne à ordures approchait, des gosses s’agrippaient à l’arrière pour être les premiers à fouiller le chargement. Je n’ai pas pu aller sur la décharge elle-même, Bismarck a refusé de m’y accompagner. Il n’y va jamais lui-même, alors moi, en tant qu’étranger, ce serait de la folie.