Me voici donc à Georgetown, capitale de Guyana. Avec ses 200.000 habitants elle a à peu près la taille de Luxembourg, mais on dirait que c’est beaucoup plus petit.
Ne sachant pas dans quel état serait la route aujourd’hui, je suis parti à 5 h du matin. Mais la route était bonne, 1 ½ heure plus tard j’étais à destination, et à 8 heures je fais le pied de grue devant l’ambassade du Suriname. Contrairement à ce qu’on m’avait dit, j’aurai mon visa le jour même, c’est parfait.
Je profite du reste de la journée pour me décrasser, je porte mes vêtements à une blanchisserie, ma moto à un car wash. Puis je me mets à la recherche d’un changeur d’argent. Je commence à être à court de cash, en dollars surtout. Mes euros, ici, personne n’en veut. De plus, les ATM d’ici n’ont rien à foutre de ma carte Visa. Je trouve ce que cherche et j’échange mes Euros contre des dollars, à un cours très avantageux. Pour le changeur, cela s’entent.
J’espère me renflouer en Guyane Française, car ici c’est le cash qui est roi.
Voilà 3 mois que je suis en route, j’ai passé 15 frontières et couvert 24.000km, 5000 de plus que prévu. Les deux premières et les six dernières semaines j’ai roulé sous la pluie. J’ai beaucoup de mal à sécher mes affaires, surtout si la fin de mon étape se fait sous la pluie. Les pluies qui me tombent dessus au cours de la journée sont moins graves, ma tenue moto sèche plutôt vite.
Ma moto ne semble pas avoir eu de séquelles des tortures que je lui ai infligées hier, contrairement à ma cheville qui ne cesse d’augmenter en volume. Si cela continue, je ne pourrai pas mettre mes bottes demain, trop serrées. A part cela, je n’ai guère eu de problèmes ; seule une infection de l’œil m’a un peu embêtée durant quelque temps. Mais depuis quelques jours je sens que je commence à avoir une tendinite au coude droit ; la rude journée d’hier n’a pas été faite pour arranger les choses.