On parle Anglais, Créole et Makushi.
On roule à gauche
La peau est brune et noire, la savane verte, la piste est rouge.
Les ponts sont en bois, les moustiques omniprésents ; la monnaie, c’est leur dollar dont personne ne veut.
Je suis en Guyane
C’est ici que les choses sérieuses commencent. Devant moi 500 km de piste, poussière, ornières, ponts branlants et autres embuches de toute sorte.
C’est très sauvage et très beau, j’adore.
Après un départ plus que prudent, j’ai vite compris que le seul moyen de survivre à 500 km de tôle ondulée sans finir le cerveau en bouillie, c’est la vitesse. Rapidement le compteur de ma moto monte à 80, 100 puis 120. Trainant un énorme nuage de poussière rouge derrière moi, je survole les nids de poule, la plupart du moins. Ceux que je n’arrive pas à éviter ne font pas trop mal, je suis trop rapide pour les heurter de plein fouet. Ce ne sont que les ponts en bois, étroits et souvent en mauvais état qui me font freiner à mort, au prix de quelques sueurs froides, je l’avoue.
C’est complètement désert ici, c’est la nature à l’état pur.
Après 200km de course folle, je fais escale au Rock View Lodge, à Annai, un petit hameau. Un bout de paradis sur terre. C’est tellement beau que je décide de rester ici un jour de plus.