Après avoir roulé trois jours à une altitude le plus souvent au-dessus du 4000 mètres, j’ai laissé derrière moi la fraîcheur de l’Altiplano Péruvien et Bolivien pour plonger dans la fournaise de la Pampa Argentine.
Aujourd’hui j’ai eu ma journée la plus longue et la plus chaude : plus de 1000 km par des températures allant jusqu’à 39° C. Sacré changement d’avec les 5° C. un jour plus tôt à Potosi. Potosi est d’ailleurs la ville de plus de 100.000 habitants la plus haute au monde, battant même Lhassa, au Tibet.
Le voyage n’a pas été sans problèmes. Une fois de plus j’ai pu constater que dans les pays socialistes l’approvisionnement ne fonctionne pas comme il devrait. Et c’est ainsi, que dans une petite ville bolivienne dont j’ignore le nom, les trois stations d’essence étaient à court de carburant. De longues files de camions et tracteurs attendaient, les chauffeurs résignés assis à l’ombre. La prochaine station était à Potosi, à 215 km ! Aucune chance d’arriver jusque là. Mais dans les pays socialistes, s’il y a une chose qui fonctionne, c’est le marché noir. J’ai pu ainsi acheter de l’essence non loin de la station fermée, au double du prix de la pompe, c.à.d. 6 Bolivianos. Pour moi, cela a même été une affaire, car ce cher Mr. Morales pense que les étrangers doivent payer 9 Bolivianos.
Et puis, tout le monde ne semble pas très heureux en Bolivie : J’ai rencontré trois cortèges de paysans et de miniers protestants, en scandant : Justitia, justitia. Plus loin, j’ai même eu droit à mon deuxième blocage de route, mais cette fois-ci on à laisser passer le gringo sans problèmes.
Mon passage en Argentine n’est que très court. Demain j’entrerai au Paraguay.
Avant mon départ, ma première estimation était de 30.000km, que j’ai arrondie à 35.000 pour imprévus. Eh bien, hier j’ai dépassé les 36.000km, et il me reste 4 pays à traverser. Une nouvelle estimation raisonnable est de 45.000, soit plus qu’une fois le tour du monde.