Ces derniers temps je ne fais que changer mes plans.
A Lima, après avoir perdu plus de semaines, j’ai du biffer la majeure partie du Chile, avec notamment le désert de l’Atacama.
Plus tard, en Bolivie, j’ai éliminé les salinas d’Uyuni, pour cause d’inondation des routes.
Il y a deux jours, j’ai emprunté une quarantaine de km de pistes pour tester si j’étais en mesure de conduire sur routes difficiles avec mes mains blessées, verdict : Hors de question. En cas de pépin je ne serai pas en mesure d’effectuer une manœuvre difficile. Non seulement je ne peux pas tenir fermement mon guidon, mais de plus ma jambe droite serait totalement inutile si jamais je devais m’en servir pour éviter de chuter. Mon plan était d’emprunter la route 40 à partir de Buenos Aires, quelques milliers de km de pistes. Exclus.
Enfin aujourd’hui, quand j’ai été au port de Montevideo pour acheter un ticket de transfert par bateau Montevideo-Buenos Aires, j’ai eu la mauvaise surprise d’entendre que tous les transferts sont réservés pour les prochains sept jours. Alors, une fois de plus, j’ai ressorti mes cartes pour trouver une alternative. Il ne me reste que la voie terrestre, un détour de 600 km.
A Buenos Aires je devrai changer de pneus une fois de plus, ce sera la cinquième monture depuis mon départ.
Avant-hier j’ai dépassé les 40.000 km, un tour du monde complet !
L’Uruguay porte le drôle de nom officiel : République Orientale de l’Uruguay. Mon entrée depuis le Brésil se faisait par quelque 400 km de pampa. Un paysage très doux, légèrement vallonné ; à ma droite d’énormes pâturages avec des importants troupeaux de bœuf, mais également beaucoup de troupeaux de chevaux. A ma gauche des vastes lagunes. Les gens y parlent le Portuñol, espèce de mélange entre le Portugais et l’Espagnol.
J’ai également achevé de traverser le continent sud-américain d’ouest en est, en atteignant l’Atlantique avec ses eaux sales à Montevideo.
Montevideo est l’une des villes qui m’ont plu le plus sur ces 40.000km. La Rambla le long de l’Atlantique est très belle. Les habitants de Montevideo viennent très nombreux se bronzer sur les larges plages de sable blanc, ou pratiquer toutes sortes de sports. Et en fin de journée, dès qu’il fait un peu moins chaud, ils sont des centaines à faire leur jogging le long de la mer. On se sent très bien, et en sécurité dans cette ville. Le niveau de vie est élevé, tout est propre, il y a plein d’espaces verts et de beaux immeubles. Les gens sont beaux, le culte du corps est important ici.