Hier encore, j’avais une excellente journée, j’ai roulé 146 km, et j’aurais même été plus loin si le soleil ne se couchait pas si tôt.
J’ai pris quartier dans un « Otel », comme je les affectionne, toujours plein de surprises. Cette fois-ci, on m’a donné une chambre sans aucune fenêtre, une première pour moi. Même dans les quartiers de sécurité des prisons, il y a une fenêtre !
Plus tard, j’avais bien l’impression que mon Kebab avait une drôle d’odeur, j’aurais dû m’en méfier ! Mais d’autres clients en mangeaient également, et puis j’avais faim après cette longue journée. Tellement faim, que des Kebab, j’en ai mangé deux. Mal m’en a pris !
Je prétends toujours que j’ai un estomac comme une poubelle et que je suis capable de manger n’importe quelle saloperie. Et bien cette fois.ci, la poubelle s’est révoltée et s’est vidée. De tous les côtés, si vous voyez ce que je veux dire. J’ai passé la plupart de la nuit dans ma cellule sans aucune lumière extérieure, à genoux devant un WC qu’il valait mieux ne pas regarder de trop près.
Et pour la deuxième fois depuis que je sillonne le monde j’ai sorti ma pharmacie. (La première était lors de mon expédition à l’Everest pour soigner le fameux « Khumbu cough ») Depuis 10 ans, mes amis Pierrot et Lucien, toux deux toubibs à Rambrouch, me préparent une pharmacie de voyage adaptée au projet que j’ai en vue. Normalement, à la fin de l’expédition ou de voyage, j’en fais cadeau alors à un hôpital ou un médecin local, qui ont toujours été bien contents du cadeau inattendu. Cette fois-ci donc je sors les pilules contre la diarrhée et celles contre les maux d’estomac, et j’attends que ça se calme.
Ce matin j’ai un mal de chien à sortir de mon lit, et je reprends la route avec 2 heures de retard. Mais je suis totalement sans forces . Sur terrain plat je mets 3 heures pour couvrir 24 km ! A tout moment je dois m’arrêter pour courir derrière les buissons (qui d’ailleurs n’existent pas) et je rends ce qui n’était pas encore rendu, jusqu’à ce qu’il ne reste que de la bile.
Mais je persiste, jusqu’à la première côte plus raide, et là c’est fini. Je suis totalement à bout, et je décide d’arrêter là les frais . Je fais du camion-stop, et un routier sympa m’amène dans la prochaine ville. J’y prends quartier dans un hôtel convenable cette-fois, et m’écroule sur mon lit pour 4 heures d’un sommeil de plomb. En me réveillant je ne vais guère mieux. Je me traîne en ville et achète Coca, chocolat noir, petit beurres et bananes. Normalement cela devrait boucher les issues. Et tout cas, ceci n’est pas une banale « Tourista » mais une intoxication alimentaire.
Si demain je ne vais pas mieux, je serai obligé de faire une journée de repos supplémentaire ici.
Devinez quelle est la principale activité économique ici...