Me voilà coincé à Dubrovnik

J'aurais pu tomber plus mal, beaucoup plus mal.

Voilà deux jours que je roule avec un rayon cassé, ou plutôt deux jours que j'ai remarqué qu'il est cassé. Heureusement que mes rayons ont été soudés. Comme cela, ma roue continue de tourner droit, elle n'est pas voilée du tout. Mais demain je vais quitter les régions plus peuplées, et ici est probablement la dernière occasion pour moi de réparer. Je n'ai pas encore trouvé de magasin, il n'y a pratiquement pas de vélos ici, le terrain est simplement trop dur.

A part ce rayon cassé, j'ai également déjà mon deuxième rétroviseur et ma deuxième béquille. Faudra également qu'un de ces jours je trouve un cordonnier, car une de mes sacoches commence à tomber en morceaux.

Enfin, me voilà donc à Dubrovnik, et je ne m'en plains pas. D'abord une étape ccourte m'a vraiment fait du bien, et puis la ville est vraiment superbe. Elle n'aura pas volé son titre de "Perle de l'Adriatique"

Bien qu'assiégée durant la récente guerre et fort endommagée, on n'en  voit plus rien aujourd'hui.

J'ai eu la surprise de faire la rencontre de deux Serbes, pêre et fils. Quand je leur ai fait remarquer que j'étais un peu surpris de voir des Serbes en Croatie, une discussion passionante s'en est suivie, dont j'aurais été surtout marqué par ceci:

Le pêre, qui a eu des amis en Croatie, les a toujours gardés, après tout "ce sont des amis"

Le fils toutefois m'a expliqué que sa génération à lui était éduquée dans la haine des Croates! "We are the good guys, believe me!"

Encore une fois les livres d'histoire sont écrits différemment de part et d'autre de la frontière

Rayon cassé