28 octobre Neuvième jour Libération
Le claquement de la clef dans ma serrure me tire de mon sommeil.
- Tu t’en vas!
La panique me saisit tout de suite. On ne pas me relâcher en pleine nuit! Qu’ont ils encore inventé? Va-t-on me transférer?
- Où?
- Tu rentres
- Je ne te crois pas, tu mens!
- Viens!
Je ne veux pas me lever, tellement j’ai peur; le choc du massacre d’hier est encore profondément en moi. Mais je n’ai pas le choix. Un deuxième gardien est entré entretemps; on m’oblige à me lever. Un regard au dehors me fait encore plus peur. De l’autre bout de couloir plusieurs autres gardes m’attendent. En les approchant, je vois qu’ils me sourient. Ils se moquent de mon air effrayé. Puis Samir fait son apparition, tout sourire.
Et si c’était vrai?
- Je ne le croirai qu’une fois la porte refermée derrière moi.
Samir m’emmène par plusieurs bureaux, je tamponne un tas de documents. On me rend mes affaires, intégralement. Seul manque le chip de mon appareil photo. Puis nous montons dans le bureau du directeur, qu’on me présente comme Général Al Faouat. Il me fait ses excuses pour cette regrettable erreur, me conseille de tout oublier au plus vite, de ne pas trop en parler. Puis, comble de cynisme, il m’offre une cravate ! Veut-il m’acheter ainsi mon silence ? Une heure plus tard je récupère mon vélo, signe le registre de sortie.
Samir m’accompagne à la porte, qui se referme derrière moi.
Je suis dehors, en pleine nuit.
Je peux pleurer maintenant.
Mais je ne pleure pas.
Lentement, je roule vers Damas, prends le premier hôtel venu.
Le reste de l’histoire, vous la connaissez.
Actuellement je suis en train d’écrire un livre sur mon voyage. Il y aura beaucoup de détails et de photos que je n’ai pas publiés ici.