Cet article a été écrit le jour avant mon arrestation
Je n'ai pas pu le publier alors, par-ce-que je n'avais pas accès à internet.
Je le reproduis ici tel qu'il a été écrit alors. Je n'y ai rien changé, pourque vous voyiez mon état d'esprit un jour avant mon arrestation.
L'entrée en Syrie:
Ce passage de frontière était bien comme je l’attendais. Si, du côté Turc, j’ai perdu près d’une heure, par-ce-que la frontière était fermée pour cause de… pause midi, du côté Syrien c’était plus amusant. J’ose dire que des Luxembourgeois passant ici en vélo, ils ne doivent pas en voir tous les jours.
D’abord, mon passeport à fait le tour de tous les 4 douaniers dans la pièce, avant que l’interrogatoire ne commence :
Est-ce-que Luxembourg est en Allemagne ? – Non, c’est un état indépendant.
Est-ce-que le Luxembourg est une république ? Non, c’est un Grand-duché.
Regards incrédules.
Pourquoi ton visa vient de Bruxelles, c’est où ? – En Belgique, il n’y a pas d’ambassade Syrienne au Luxembourg.
La capitale de la Belgique est Brussels, alors Bruxelles c’est où ? – C’est la même chose
Est-ce-que vous avez un roi ? – Non, un Grand-duc.
Regards éberlués : C’est quoi ? – Un petit roi
Entretemps on a apporté un atlas, et je leur montre le minuscule point d’où je viens.
Grand sourire entendu.
Puis c’est l’examen très minutieux des tampons dans mon passeport. Il faut que vous sachiez que si on a un tampon d’Israël dans son passeport, on est refoulé à la frontière Syrienne. La même chose vaut d’ailleurs pour le Liban. A chaque tampon mal lisible, je dois dire de quel pays il est, et ce que j’y faisais.
Et puis : Celui-là, c’est quoi ? – Amérique – Les mines s’assombrissent
Pourquoi tu as été en Amérique trois fois en 2008 ? (Aïe aïe aïe !) Alors je tente d’expliquer. Ca prendra quelque temps. Finalement on va regarder ensemble mon site web. Je leur montre les photos de mes derniers passages aux US.
Alors grand sourire sur tous les visages. Ils ont affaire à une vedette ! Tout d’un coup on est copains. Bientôt j’ai un beau tampon dans mon passeport, on se sert la main, et je reprends j’entre en Syrie.