Comme tous les matins on a regardé le résumé de l’étape du jour du Tour de France, puis on est monté en selle.
Jason nous avait parlé d’une côte de 500 mètres, mais ce ne fut qu’un faux-plat ; bonne surprise.
De plus, le ciel s’était couvert durant la nuit ; autre bonne surprise.
Vers la mi-journée un vent arrière assez fort s’est levé, nous poussant gentiment vers 1435m. Un vrai plaisir.
Mais il n’y a pas que des bonnes nouvelles. Du côté santé, on a pas mal donné, et les premiers bobos font leur apparition. Charel se plaint de douleurs au poignet et au dos, Nico est toujours affaibli par ce qu’il a du mal avec la cuisine chinoise. Moi-même je souffre des poignets (guidon trop bas), et suite aux efforts consentis ces derniers jours, j’ai de nouveau du sang dans les urines. J’avais déjà ce problème il y a un an en roulant vers l’Egypte. Maintenant, il y a de plus le facteur aggravant que, suite à l’étouffante chaleur qui règne dans cette région désertique, je n’arrive pas à boire assez d’eau pour compenser tout le liquide que je pers par transpiration.
La journée fut une fois de plus très, très longue : 175km. C’est trop pour une seule étape. A ce rythme-là nous ne tiendrons pas jusqu’au bout.
Le lendemain nous avons donc décidé de scinder l’étape en deux, sinon nous aurions encore du rouler 177km. La journée a commencé par une longue montée des montagnes de Gangu. Encore une pente douce, et un temps frais, heureusement. Pendant près de 40 km chacun de nous est monté à son rythme, pour atteindre le col à 1750 mètres. Ce fut alors la plus belle descente de notre vie pour chacun de nous : de 1750 mètres nous sommes descendus jusqu’à – 30 mètres ! 50 km de descente par route superbe, le compteur oscillant toujours entre 40 et 50 km/h. Il ne doit pas y avoir beaucoup d’endroits au monde ou on peut savourer cela ! Plus je descendais, et plus j’ai senti la chaleur du désert remonter jusqu’à moi. Nous nous approchons du bassin de Tarim, sans doute l’endroit le plus chaud de Chine.
Aujourd’hui nous avons franchi le cap des 1000 km.
Même en Chine, on ne rate pas une étape du Tour de France
A Yanqin, Jason participe au cours d'aérobic populaire sur la Grand-place